L'architecture de terre crue reste le mode de construction le plus répandu dans le monde et se trouve bien souvent défavorisé au profit des nouvelles technologies. Ma mise en situation professionnelle m'a permis de concentrer ma spécialisation sur le confortement des constructions en terre crue en zone sismique. Expérience qui a dérivé sur la rédaction d'un mémoire de recherche intitulé "La construction parasismique en terre crue au Chili. Les stratégies de sauvegarde du patrimoine".

    Je tends à orienter mon travail sur une approche en amont des catastrophes naturelles. Conforter les structures existantes en valorisant les techniques locales. Les solutions apportées doivent servir de témoin à la rencontre entre tradition et innovation. Les savoir-faire locaux forment un livre ouvert sur les stratégies de sens commun et peuvent résoudre de nombreux problèmes s'ils sont observés avec attention. On apprend beaucoup du vernaculaire mais ce savoir ne doit pas rester figé, il doit évoluer avec notre temps et les technologies qui sont à notre disposition.

Travaillez-vous avec d'autres corps de métier dans le domaine

du risque ?

    Travailler dans le domaine de la terre crue et du patrimoine en zone sismique induit forcément d'autres acteurs : des historiens, des artisans, des ingénieurs...

    Mais pour un projet patrimonial, surtout en zone sismique, il faut un programme de manutention et de transmission du savoir-faire pour assurer la longévité de l'ouvrage concerné.

Il est essentiel d'apprendre des habitants et de leur transmettre nos connaissances. Ces interventions ne préviennent pas uniquement en confortant les bâtiments, ils entretiennent aussi la culture du risque et du savoir-faire.